Mobilisation retraites : une exigence légitime, une instrumentalisation contre-productive

De nombreux français ont souhaité exprimer cette semaine leur attachement à notre système de retraite ainsi que leurs craintes quant à son avenir. Les retraites sont en effet au cœur de notre modèle de protection sociale, elles incarnent la protection et la solidarité que l’on doit à nos aînés. J’y suis particulièrement attachée, ainsi qu’à leur équité et à leur pérennité. C’est justement pour ces raisons que la réforme de notre système de retraite est nécessaire.

Notre système de retraite est vieux de plus de 70 ans et ne répond plus ni au monde du travail actuel, ni à notre exigence d’équité. Les 42 régimes spéciaux rendent illisibles les droits des très nombreux cotisants qui exercent plusieurs métiers au cours de leur carrière ; les cotisations par trimestre pénalisent les travailleurs les plus précaires qui cumulent des contrats de moins de trois mois ; encore, un système qui conduit les pensions des femmes a être en moyenne de 42% inférieures à celles des hommes ne peut être considéré comme suffisamment équitable…

Les premières propositions du rapport Delevoye me semblent aller dans le bon sens avec l’objectif de création d’un régime unique et universel où un euros cotisé ouvre les mêmes droits à tous et corrige les inégalités, tout en conservant le modèle par répartition. Je suis sensible aussi aux mesures en faveur de plus de solidarité telles que l’instauration d’une pension minimale de 1000 euros par mois, la pension majorée de 5% dès le premier enfant ou le renforcement des droits pour les proches aidants.

Je rappelle qu’à ce jour, le texte de la réforme n’a pas encore été présenté et que la consultation autour de la réforme est toujours ouverte (jusqu’au 8 décembre) : citoyens, partenaires sociaux et professionnels peuvent continuer à faire part de leurs propositions. ( > https://participez.reforme-retraite.gouv.fr/ )

Pour ma part je serai vigilante lorsque le texte parviendra au parlement à ce qu’il réponde pleinement aux objectifs annoncés de simplification, de pérennité et de plus d’équité. Je rappelle d’ailleurs qu’une des premières mesures que notre majorité a prise à l’Assemblée a été de supprimer le régime spécial de retraite des députés. A l’époque les oppositions n’ont pas manqué de nous accuser d’ « antiparlementarisme » et le Sénat à majorité LR n’a toujours pas transposé cette mesure.

Je dénonce ainsi le comportement des responsables politiques qui de Paris à Marseille en passant par Grenoble ne cherchent aucunement à contribuer de manière constructive à cette réforme mais à instrumentaliser des craintes souvent infondées sur un texte qui n’est pas même encore achevé. Loin de vouloir préserver l’avenir des retraites et des générations à venir il ne font que chercher à assurer le leur.

Les Français ont raison d’être exigeants sur cette réforme, je le serai moi-même, je les invite à l’être également à l’égard de tous ceux qui prétendent défendre leurs intérêts.

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