A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, et en écho aux marches de samedi auxquelles nous avons été nombreux à participer à Grenoble comme partout en France, Marlène SCHIAPPA a présenté ce lundi les conclusions des travaux du Grenelle sur les violences conjugales. Les trente propositions développées pour lutter très concrètement contre ce fléau sociétal sont le fruit d’intenses travaux menés sur tous les territoires.
Particulièrement sensible à ce sujet, j’ai tenu à m’impliquer personnellement dans ces travaux et j’ai organisé le 24 octobre dernier à Grenoble, une journée de visite et de rencontre des acteurs avec ma collègue Olga GIVERNET, référente Auvergne-Rhône-Alpes du Grenelle. Je suis heureuse de constater que plusieurs mesures évoquées lors de cette journée comptent parmi les propositions du Grenelle, tout particulièrement la prise en charge des auteurs des violences et la prise en compte des enfants, eux aussi victimes de ces drames conjugaux : un appel à projets sera ainsi lancé en 2020 afin de créer dans chaque région un centre spécialisé qui permettra l’éloignement du conjoint violent et son suivi psychologique. De même des espaces de rencontre médiatisés permettant de sécuriser l’échange d’enfants vont être créés, dans l’esprit de la Passerelle à Grenoble.
Je tiens également à saluer la formation obligatoire de tous les professionnels de l’éducation et de la police ; l’ouverture du 3919 tous les jours et 24h/24 ; la création d’une culture de prévention dès le plus jeune âge à l’école via des actions de sensibilisation ; l’assouplissement des conditions du secret médical en cas de danger immédiat ; la prévention des violences conjugales liées aux addictions ; ou encore la création de 80 postes supplémentaires d’intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries pour mieux accueillir et orienter les victimes, de même qu’au pole d’accueil psycho-social de Hotel de police de Grenoble que nous avons visité en avant première le 24 octobre dernier.
De plus, à l’Assemblée nationale mes collègues Guillaume GOUFFIER-CHA et Bérengère COUILLARD déposeront une proposition de loi d’ici la fin du mois de janvier 2020 afin d’ancrer dans la loi des mesures comme la suspension de l’autorité parentale sans attendre le jugement en cas d’homicide conjugale, le retrait par le juge de l’exercice de l’autorité parentale en cas de condamnation pour des faits de violences conjugales ou encore le renforcement des peines encourues en cas de suicide forcé.
Les mesures annoncées répondent à l’ensemble des dimensions d’une problématique complexe et témoignent d’une volonté forte de répondre enfin à ce sujet jusque là tabou. C’est la première fois qu’un gouvernement s’en empare aussi résolument. Cette volonté fait écho à la grande cause nationale du quinquennat en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ou encore à la loi contre les violences sexistes et sexuelles que nous avons votée à l’Assemblée et qui permet par exemple aux policiers de verbaliser les auteurs d’outrages sexistes. C’est un cadre enfin posé pour que notre société n’admette plus ces agissements et les souffrances qu’ils engendrent.
Il ne suffit donc pas de donner des leçons tout en revoyant sa copie à quelques mois d’une échéance électorale ou de manifester avec le drapeau de son parti dans une marche apolitique pour réponde à ce problème de société. Loin des récupérations et des postures de circonstance, le gouvernement et la majorité présidentielle – qui je le rappelle est le seul groupe parlementaire a avoir atteint la quasi parité – agissent concrètement et résolument pour mettre un terme aux drames des féminicides.
Depuis le début de l’année 138 femmes sont décédées à la suite des coups ou de tirs portés par leur conjoint.