Discours prononcé à Alpexpo, lundi 2 mai 2022
Mesdames, messieurs,
Je tiens à vous remercier pour votre invitation, pour un des moments les plus importants de la religion musulmane: AID EL FITR.
Ma mère est d’origine italienne. Mon père est né en Algérie d’une famille de clandestins espagnoles. Ma grand-mère me racontait SES SOUVENIRS d’Algérie en Espagnole et en arabe lorsque j’étais petite. Je suis une petite fille d’immigrés, je suis une méditerranéenne. Je suis une française à qui la République a tout donné.
Je tenais aujourd’hui à rendre hommage à nos concitoyens de confession musulmane, à toutes celles et tous ceux qui rendent notre pays fier.
Les Français de confession musulmane ne sont pas juste Français quand ils réussissent, comme Zidane par exemple, ils sont toujours Français même quand la vie est difficile pour eux et qu’ils empruntent le mauvais chemin. Ce pays est le vôtre, est le nôtre et ils nous revient de le faire avancer et de le faire grandir pour que chaque personne, quelques soient ses origines, sa confession ou sa couleur de peau, se sente membre de notre communauté : notre République.
Il est dit dans le coran :
« wa jahalnakoum
chouhoubane
wa Kabila
litaharafou »
(O humains ! Nous vous avons répartis en nations et en tribus afin que vous fassiez connaissance. Le plus digne devant Dieu est celui d’entre vous qui est le plus droit).
Peuples européens, peuples méditerranéens, notre histoire est commune et nous nous influençons tous entre nous.
Mais une richesse peut apporter bien des défis. Notre richesse réside dans notre différence. Mais pour que ces différences puissent être une force, un élément est indispensable: la tolérance.
Trop souvent aujourd’hui nous avons tendance à penser que les gens qui ne pensent pas comme nous sont des ennemis; ou encore qu’il existe des camps irréconciliables. La radicalité est devenue une qualité et la nuance une faiblesse.
Pourtant je souhaiterai partager avec vous cette pensée :
Celle qu’au fond la plupart des gens peu importe d’où ils viennent ou à quoi ils ressemblent, veulent la même chose. Ils ne cherchent pas à s’en mettre plein les poches. Ils n’entendent pas que quelqu’un d’autre fasse pour eux ce qu’ils peuvent faire eux-mêmes.
Ce qu’ils attendent, en revanche, s’ils peuvent travailler, c’est de pouvoir trouver un emploi qui leur permette de faire vivre leur famille.
Ce qu’ils attendent, c’est que leurs enfants aient accès à une bonne éducation, une éducation qui les prépare à cette société, qu’ils puissent étudier dans les meilleures conditions et puissent entrer dans la vie adulte, dans la vie active sereins.
Ils veulent se sentir en sécurité face à la criminalité du quotidien. Et, après une vie entière de travail ils veulent profiter de leur retraite dans le respect et la dignité.
Nous sommes tous attacher à la liberté, nous recherchons l’égalité, et nous nous donnons comme éthique dans nos relations la fraternité.
Je suis donc venu célébrer avec vous ce moment si particulier, cette belle fête pleine de joie et de partage. Ce moment où après un mois d’effort, il est donné la possibilité à chacun d’améliorer son existence.
Alors merci encore et Aid Moubarak !