Afghanistan : humanité, solidarité, responsabilité

Choqués, inquiets, horrifiés : telles ont été nos réactions devant nos écrans, face à ces images dramatiques d’Afghanes et d’Afghans, ces images de femmes, d’enfants et d’hommes sur les routes de Kaboul ou sur le tarmac de l’aéroport, voulant à tout prix, parfois au péril de leur vie, monter dans un avion pour fuir le territoire, après le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan.

Des femmes et des hommes qui, meurtris et menacés, aspirent à la liberté.

Complexe, la situation en Afghanistan constitue une très mauvaise nouvelle pour l’équilibre mondial. La décision de retrait rapide et non préparée des troupes américaines sur le territoire a eu pour conséquence tragique la reprise extrêmement rapide du pouvoir par les talibans, qui constitue une véritable menace pour les droits de l’Homme, les droits des femmes, mais aussi pour la sécurité régionale et internationale.

Face à cette situation dramatique, aux côtés du peuple Afghan, à Kaboul, aux Émirats arabes unis, en France, notre mobilisation est totale.

Car notre pays est garant des droits et des libertés de chacun.

Et face à celles et ceux qui créent des polémiques inutiles sur la politique migratoire menée par le Président de la République, face à celles et ceux qui osent donner des leçons de géopolitique, la France agit avec solidarité, responsabilité et humanité.

Rappelons que notre pays accorde chaque année l’asile à plusieurs milliers d’Afghans menacés. Rappelons aussi que face à l’afflux prévisible de migrants, cette protection ne peut être pleinement efficace que si elle est européenne. La France travaille donc avec l’Allemagne pour une coopération et harmonisation des membres de l’Union européenne face à ce défi crucial.

Pour les personnes accueillies sur le territoire, les services de l’Etat travaillent activement pour leur garantir un accueil digne et une intégration réussie, en lien avec les collectivités et les associations.

Le ministre de la Santé a par exemple pris un décret permettant aux Afghans ayant travaillé pour la France de bénéficier d’une protection santé immédiate à leur arrivée.

Dans ce contexte d’urgence et de fortes tensions, je tiens par ailleurs à saluer le remarquable travail réalisé par les services de l’Etat, par nos diplomates, par nos policiers et militaires sur place, afin de mener à bien, dans des conditions extrêmement difficiles, les évacuations des Afghans. Leur courage et leurs actions honorent notre pays et nos valeurs.

Je salue par ailleurs le rôle fondamental de nos associations, mobilisées à chaque instant pour accueillir dans les meilleures conditions possibles celles et ceux qui fuient l’horreur.

Pour les libertés fondamentales, pour les droits des femmes et les droits de l’Homme, la priorité absolue a été d’évacuer des dizaines de Français encore sur place.

Cette situation avait d’ailleurs été anticipée par la France depuis plusieurs semaines : dès le printemps, alors que les talibans menaçaient le pays, plus de 1 400 Afghans auxiliaires de la France avait déjà été évacués.

C’est l’honneur mais aussi le devoir de la France d’accueillir dans les meilleures conditions possibles celles et ceux qui sont opprimés, persécutés, menacés, celles et ceux qui nous ont aidé, celles et ceux qui portent les valeurs de liberté, de démocratie et d’ouverture. Celles et ceux qui portent et défendent les valeurs de la République.

Depuis le mois d’août, plus de 2 800 personnes, dont 2 600 Afghans et plus de 150 français ont été évacués par la France.

Mobilisée sur le terrain à Grenoble et en lien avec les services du ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, dès les premières évacuations, j’ai naturellement aidé dans leurs démarches de demande de rapatriement plusieurs de nos concitoyens dont plusieurs membres de leur famille étaient ou sont encore à Kaboul.

Et malgré l’urgence et un contexte de tensions et d’une gravité sans noms, nous devons aussi rester vigilants : aucun risque sécuritaire ne doit être pris quant aux profils des personnes qui rejoignent la France. Nous devons rester prudents sur la réalité de possibles infiltrations terroristes parmi les rapatriés.

Dans ce sens, la sécurisation des opérations reste maximale ; les services de renseignement français étudient chaque nouvelle entrée sur le territoire. Chaque nouvel entrant est triplement évalué par nos services de renseignements à Kaboul, Abu Dhabi ainsi qu’à l’arrivée en France.